Inktobird

J'étais fermement décidé à ne pas faire d'Inktober cette année. Quand la liste de thèmes a été publiée, je l'ai trouvée nulle et baignant dans un vieux fond de tourisme Instagram complètement hors-sol, ça m'a conforté dans ma décision, c'était bien. Et puis patatras, Vilain, un artiste dont j'aime beaucoup le travail, a proposé une liste d'oiseaux bien de chez lui en thème alternatif, joliment baptisée "Inktobird"[1]. J'ai hésité… oh, environ 5 secondes, avant de me dire que j'allais me lancer dedans.

Il y avait quand même un critère indispensable à respecter : ne pas y passer des heures et me mettre le moins de pression possible. Toutes proportions gardées, j'ai encore un souvenir d'épuisement de ma participation au 30 day map challenge il y a deux ans, qui me fait me méfier encore plus qu'avant de ces jeux quotidiens (un point commun de la plupart des gens qui en ont déjà fait). Décider de les publier tous les trois jours offrait déjà une bonne marge de manœuvre pour gérer le temps sans stress. Mais surtout, je me suis forcé à adopter un style rapide pour la série.

Dessin d'un bruant zizi, un passereau majoritairement brun avec quelques zones jaunes, à l'encre noire sur traces de gouache.
L'oiseau n°10 : le bruant zizi (si si).

Quand je dis "forcé", je pèse mes mots, car ça ne m'est pas du tout naturel. J'ai plutôt tendance à être laborieux, quitte à regretter un aspect trop figé du résultat final. Il faut vraiment que je me fasse violence pour sortir de ça, pour y aller de manière plus lâchée, quitte à perdre un peu de contrôle au passage. C'est quelque chose qui vient peut-être du modèle vivant, en tout cas que j'essaye de travailler aussi en gravure actuellement, et cette série d'oiseaux était un sujet idéal pour continuer à creuser ça. Je voulais également faire de la couleur, car ça aurait été bien dommage de dessiner ces oiseaux en noir et blanc.

Bref, c'est de ces contraintes que vient ce style qui m'est inhabituel, en coups de gouache "qui dépassent" et feutre pinceau. On le sent encore peu affirmé ce style. Il tâtonne souvent, fait parfois n'importe quoi, ne sait pas s'adapter aux plumages tout noirs, et s'éloigne rapidement dès que le naturel revient au galop, sur certains oiseaux que j'avais dessinés des tonnes de fois dans ma vie (héron cendré, faucon crécerelle). Mais on s'en fout, ça a joué son rôle d'expérimentation, ce n'était jamais un obstacle pour tenter de saisir la posture d'un oiseau et surtout ça m'a permis de faire tout le mois sans souci.

Et puis, c'est bien la première fois que mon carnet en cours est si coloré !

Double page de carnet. À gauche, la liste des oiseaux à dessiner. À droite, grive musicienne. Double page de carnet. À gauche, pipit farlouse. À droite, canard colvert. Double page de carnet. À gauche, huppe fasciée. À droite, courlis cendré. Double page de carnet. À gauche, orite à longue queue. À droite, moineau domestique. Double page de carnet. À gauche, geai des chênes. À droite, chouette hulotte. Double page de carnet. À gauche, bruant zizi. À droite, héron cendré. Double page de carnet. À gauche, corbeau freux. À droite, faisan de colchide. Double page de carnet. À gauche, pic épeiche. À droite, butor étoilé. Double page de carnet. À gauche, mouette rieuse. À droite, pigeon ramier. Double page de carnet. À gauche, roitelet huppé. À droite, sitelle torchepot. Double page de carnet. À gauche, troglodyte mignon. À droite, faucon crécerelle. Double page de carnet. À gauche, grimpereau des jardins. À droite, grosbec casse-noyaux. Double page de carnet. À gauche, foulque macroule. À droite, héron garde-bœufs. Double page de carnet. À gauche, martin-pêcheur. À droite, sterne naine. Double page de carnet. À gauche, œdicnème criard. À droite, pie-grièche écorcheur. Double page de carnet. À gauche, caille des blés. À droite, chevalier guignette.
Le mois entier, dans l'ordre.
Et une vidéo du tout, parce que pourquoi pas.

Note(s)

  1. ^ Allez voir ce qu'il en a fait de son côté (sur Mastodon, et bientôt sur sa boutique) : une armée d'oiseaux grimés en petits guerriers médiévaux, tous extrêmement reconnaissables et hyper-expressifs, avec des dégaines formidables et ces airs tellement déterminés que peuvent prendre les oiseaux. C'est fabuleux !