Des bijoux à l'eau-forte

Un truc bien avec la taille-douce, c'est qu'une fois qu'on a accumulé un peu de technique et de matériel (plaques de métal, outils divers, mordants, produits de polissage), on peut s'adonner à plein d'autres activités que la réalisation de tirages sur papier. Par exemple, on peut graver des circuits imprimés (j'avais fait ça en techno au collège, peut-être que vous aussi. Intel n'a qu'à bien se tenir !) ou pourquoi pas créer des matrices de faux billets (bien affûter les burins !).

Plus modestement et moins risqué légalement, on peut aussi créer des petits bijoux :

Photo d'un pendentif en cuivre gravé représentant une fleur de cyclamen et d'une paire de boucle d'oreilles en zinc gravé de feuilles de lierre
Mes premiers bijoux.

Pour ce pendentif en cuivre et ces boucles d'oreille en zinc, rien d'extraordinaire niveau technique. C'est de l'eau-forte très classique : pose de vernis, dessin à la pointe, bain d'acide, retrait du vernis, limage… Le seul truc original c'est la taille, ce qui fait quand même une grosse différence. Pour le tracé bien sûr mais aussi pour toutes les manipulations de la plaque qui sont nécessaires. Je me suis bien limé les ongles en faisant les bords !

Photo de trois petites plaques (une de cuivre, deux de zinc) avec des motifs gravés à l'acidePhoto d'une petite plaque de zinc gravée à côté d'une perceuse ayant servi à percer un trou dedans

Une fois la gravure terminée, il y a eu un moment un peu stressant pour le perçage des trous. J'avais peur de tout gâcher en dérapant ou en forçant. Mais ça s'est très bien passé, en y allant doucement avec mon Dremel monté sur une colonne. À l'avenir j'essaierai tout de même de trouver une mèche plus fine.

En touche finale, avant de monter les plaques sur la chaîne ou les pendants d'oreille, j'ai passé une couche de vernis transparent pour éviter l'oxydation au contact de la peau, très rapide avec ces métaux pas vraiment faits pour cet usage. Je pourrai toujours tester d'autres métaux, mais l'idée c'était aussi d'avoir un filon de recyclage pour toutes les chutes de métal qui traînent à côté de la cisaille de l'atelier après que les gens retaillent leurs plaques. Par exemple, les plaques des boucles d'oreilles viennent de chutes générées par ma buse sur son poteau, et il en reste plein !

En tout cas, même si je ne compte pas me reconvertir dans une carrière d'orfèvre, nul doute que j'en ferai d'autres à l'occasion. C'est assez chouette de faire de la matrice l'objet final pour une fois. Et ça fait de beaux cadeaux :).

Photo d'une petite enveloppe fait-main en papier noir et masking-tape à motifs japonais
En bonus, la petite enveloppe que j'ai bricolée pour offrir ces bijoux.