Pendant cette année 2020-2021 compliquée pour tout le monde, mon atelier hebdomadaire de gravure a fermé en octobre pour ne réouvrir que fin mai, pour quelques séances seulement avant la fermeture estivale. Quand on a été reconfiné à l'automne, j'avais de grandes ambitions. Je me disais que j'allais redoubler d'efforts et graver une belle pile de plaques à la maison, en attendant de pouvoir les imprimer dès la ré-ouverture. Finalement, j'ai gratouillé le cuivre une ou deux fois, je me suis recroquevillé dans la mollesse triste de cette période, et le temps a filé sans que je n'avance rien…
La seule plaque que j'ai réussi à faire, deux semaines avant la reprise, c'est cette aquatinte. Mais elle était importante. Un cadeau, un souvenir d'une très belle journée.
De toutes les plaques que j'ai pu mordre chez moi (là il faut s'imaginer que mon bac d'acide est un vieux bac à litière pour chat et que je fais les trempages sur le plan de travail de la cuisine, entre les casseroles du déjeuner et les légumes du dîner…), c'était la plus compliquée. Avec le plus de gris différents et le plus de potentiel de foirage. En voyant le premier tirage sortir de la presse, j'ai été absolument ravi de voir qu'il était presque parfaitement conforme à ce que j'avais recherché. Les retouches pour cette version définitive ont été minimes.