J'adore voir ce genre de choses chez les autres, alors voilà une rétrospective des étapes de réalisation de ma grande linogravure sur les éoliennes.
C'est resté assez basique sur le papier, je suis passé rapidement au dessin direct sur la plaque. J'utilise du crayon sec blanc. C'est bien visible sur le marron sombre du lino, c'est trop tendre pour l'abîmer et ça s'efface d'un coup de doigt mouillé. Bref, c'est parfait.
Une fois le dessin fini, au moins dans les grandes lignes, il est temps de sortir les gouges !
Un aspect que j'ai beaucoup aimé dans cette lino, c'est de profiter de sa taille et de sa composition très fractionnée pour expérimenter divers effets. Selon les parties, je suis plus ou moins satisfait des résultats, mais ce sera autant d'enseignements intéressants pour la prochaine fois. En espérant que je n'attende pas plus d'un an pour m'y remettre cette fois-ci !
Quelque chose qu'on m'avait souvent demandé après mes deux premières gravures — Ivy et le dragon de cartographe —, c'est le temps passé dessus. Cette fois-ci, j'ai vraiment compté. On arrive donc à environ 32h de gravure seule, sans le dessin préalable. C'est beaucoup, c'est même certainement la réalisation qui m'a demandé le plus de temps jusque-là (ceci mis à part, si on le compte comme un tout), mais dans un sens ça ne paraît pas tant, comparé à la façon dont ça m'a paru s'étaler dans le temps. Il faut dire que je suis parti en vacances au milieu, et que j'ai beaucoup tronçonné en petites séances de travail. Pour des raisons d'emploi du temps, mais aussi parce qu'au bout de 2 heures penché dessus, j'avais mal au dos et je devenais moins concentré…
Là, si j'avais été raisonnable, je serais allé me coucher. Il était 1h du mat', j'étais mort, je bossais le lendemain. Mais quand on grave du A2 au lieu d'écrire un bête texte de quelques lignes, on n'est pas raisonnable :). J'ai imprimé les premières épreuves dans la foulée. Et depuis, j'en ai refait quelques séries, en testant divers papiers.
Voilà. Entre-temps, certains tirages ont trouvé un foyer chaleureux chez des amis ou vont bientôt le faire, ce qui me réjouit au plus haut point. Je me tâte pour en proposer d'autres à la vente sur Etsy, mais je sens déjà l'envie de passer à autre chose, et la flemme reprendre le dessus…
1 De annso -
Impressionnant ! J'adore la musique au moment ou tu pose la feuille sur la planche dans la 2ème vidéo, ça ne peut pas être un hasard !
2 De Nim -
Et pourtant si, c'est juste bien tombé ! (la feuille aussi d'ailleurs est bien tombée, c'est pas toujours le cas…)
Si ça t'intéresse, le morceau c'est "Das himmlische Leben" de Mahler :)
3 De Xavier -
J'aime beaucoup ton plancher.
4 De vi -
Tu utilises quoi pour appuyer la feuille sur la plaque ? On dirait un baren fait maison dont je serais bien curieuse de connaître la recette ^___^
5 De Nim -
Hey hey :) C'est un couvercle de pot de confiture dans un torchon. Idée pompée dans le "Petit imprécis de linogravure" de Tanxxx, qui parle d'ailleurs juste du couvercle, donc je me demande si je fais pas n'importe quoi avec le torchon. Mais bon, sinon ça manquerait de prise, là c'est cool.
C'est un peu grossier mais ça marche bien. Mais comme je n'ai jamais utilisé de vrai baren je me trompe peut-être complètement…
Et pour de la gravure sur bois avec un papier plus fin je ne pense pas que j'utiliserais ça, c'est quand même un peu bourrin :P
6 De vi -
Je m'attendais à ce que ce bout d'étoffe cache en fait un astucieux système fonctionnant à l'aide d'une roue à aubes actionnant par un mécanisme assez complexe pas moins d'une demie centaine de roues dentées de différents diamètres et renvoyant intelligemment la force de la poussée dans d'innombrables petits pistons qui à leur tour presseront le papier de leurs petites billes lui permettant ainsi de s'enduir d'encre fougueusement mais avec suffisamment de retenue pour obtenir un effet homogène. Mais du coup cette idée de pressoir en couvercle c'est pas con ^___^
Effectivement je ne tenterais pas le "baren couvercle" pour de l'estampe, j'aurais trop peur de déchirer le papier et puis aussi de ne pas assez faire ressortir le grain du bois (ce qui est quand même fichetrement dommage)
Pour le baren, j'avoue qu'utiliser un vrai baren (pas le truc qu'on trouve au Boesner à 4€) ça a changé ma vie après ça coute quand même bonbon et c'est pas simple à trouver (même s'il est toujours possible d'en bricoler un soi même, ma prof fabrique parfois les siens avec du carton, de la ficelle fine crochetée et de la feuille de bambou).