"Entre trip-hop psychédélique et metal progressif..."

... dixit le programme de la Cigale, pour tenter de définir Porcupine Tree qui passait dans cette salle hier soir. À défaut d'une meilleure description de ma part, vous devrez vous contentez de celle-ci :P

Ce groupe a déjà de la bouteille, mais je l'ai découvert il y a seulement quelques années, encore tout étourdi de ma rencontre avec Opeth. Steven Wilson, "mastermind" de Porcupine Tree, est un grand fan de leur musique, et a collaboré à plusieurs de leurs albums. En retour, il s'est énormément inspiré de leur approche pour durcir un peu le ton de son côté, ajoutant cette influence au magma de ses autres expérimentations... La musique de Porcupine Tree est impossible à décrire simplement, mais je vous conseille d'y jeter une oreille si vous en avez l'occasion. Notamment si vous faites partie de ces gens (ne niez pas, il y en a plein ;) ) qui sont capables d'apprécier le metal un peu "cérébral", mais qui grincent des dents dès que le chanteur commence à grogner/brailler/hurler/beugler...

Petit exemple :

Bref, Porcupine Tree, c'est bon, mangez-en !

Ouais, mais pas en concert...

Parce que sur scène, ils ne sont pas à la hauteur de leur musique. La salle était cool, le public motivé, la playlist assez bien foutue, le son parfait, et pourtant, on est restés sur notre faim... Car tout ça était désespérément figé, réglé comme du papier à musique. Les mecs sont des pros, mais ils sont tellement minutés qu'ils peuvent se permettre de projeter des espèces de clips (parfois un peu cheaps mais souvent flippants, sur la rayonnante jeunesse anglaise...) pendant la moitié des morceaux, sans qu'on note une seconde de décalage avec la musique. Alors certes, leur style passe super bien en concert, et certains passages étaient particulièrement jouissifs. Mais en gros, tu prends des faux bruits de public, deux trois spots qui clignotent, l'odeur du pétard du mec de derrière, tu mets un CD du groupe sur une grosse chaîne, et c'est pareil. Je pense que cet aspect est complètement volontaire, dans l'état d'esprit d'un groupe qui ne laisse rien au hasard sur ses compos. Mais quand même, c'est un peu dommage. On peut aimer la sobriété et ne pas vouloir tomber dans l'exhibitionnisme technique à outrance. De là à bannir toute l'imprévisibilité qui fait le sel de certains concerts...

Finalement, et malgré un nom à deux balles, on se sera plus amusé sur Pure Reason Revolution, le groupe de première partie. Leur musique me parle un peu moins que PT, mais une chanteuse/guitariste/claviériste qui saute partout, en concert c'est quand même plus sympa qu'un lunetteux chétif et figé au charisme zéro. Fut-il une espèce de dieu vivant du rock expérimental...