Peigne lierre et papillon

2014-07-10_art_nouveau_comb.jpg
17 x 10 x 0.8 cm environ. C'est plus beau en vrai, surtout dans des cheveux.

Avec une amie chère qui partage un bon nombre de goûts avec moi, on se pâme souvent devant les merveilles de l'Art nouveau. Notamment ce genre de peignes, si caractéristiques de cette époque où les femmes avaient bien besoin de faire tenir leurs opulentes chevelures style nouille (car oui, bien sûr, elles ressemblaient toutes à des lithos de Mucha). Un objet de ce genre ferait un fort beau cadeau pour son anniversaire. Mais comme je n'avais pas envie de finir en prison pour avoir tenté de dévaliser le musée d'Orsay, je me suis dit que j'allais en sculpter un moi-même. Et en bois, pas en corne, parce que je n'avais pas de buffle à estropier sous la main.

Petit détail : je n'avais jamais fait de sculpture. Mais ça ne devait pas être bien compliqué, et ce projet faisait une première motivante. En plus, j'étais déjà à moitié équipé, ayant dernièrement trouvé ciseaux, gouges et maillet sur des vide-greniers pour me mettre à la gravure sur bois. En prévision des détails, j'ai aussi acheté un Dremel (un outil rotatif multifonctions assez précis), qui m'a énormément servi, et servira sûrement à plein d'autres choses à l'avenir.

Je n'ai pas fait de step-by-step systématique, mais voici tout de même quelques photos en cours de réalisation :

2014-07-10_art_nouveau_comb_wip_1.jpg
Ne me demandez pas de quel bois il s'agit, je n'en ai aucune idée. C'était à l'origine une assise de chaise récupérée dans la rue, dont le bois semblait avoir les caractéristiques qu'il me fallait : monobloc, solide et sans nœuds. Et dense surtout, pour ne pas que les parties fines soient fragiles.
2014-07-10_art_nouveau_comb_wip_2.jpg
Ça ne se voit pas trop ici, mais la planche était bien épaisse, plus de 1,5 cm. J'ai passé beaucoup de temps au ciseau sur la face arrière pour perdre en épaisseur.
2014-07-10_art_nouveau_comb_wip_3.jpg
C'est bientôt fini ! Là je fais tout au Dremel depuis un moment.

Le moment où le peigne s'est séparé du gros de la planche était stressant, car j'avais peur de forcer sur les dents, mais tout s'est bien passé. Et c'était assez émouvant, car à ce stade, même s'il restait des choses à faire, tout le travail se concrétisait déjà en un objet à part entière que je pouvais tenir en main. Première impression surprenante : c'est extrêmement léger, bien plus que ce que j'avais imaginé. Certes, ça ne représentait plus un gros volume de bois, mais ça contrastait étrangement avec la résistance ressentie pendant la sculpture. En tout cas, ce bois a tenu ses promesses, il est resté dur et solide même réduit à une très faible épaisseur, comme sur les dents.

Pour ne pas tenter le diable et parce que je tiens à mes doigts, à partir de là j'ai laissé tomber le Dremel. J'ai fait les dernières retouches et affinages au scalpel, et j'ai poncé avec différents papiers de verre, pour préparer la touche finale, deux couches de vernis. Je n'ai pas de photo de cette étape avant vernis, donc voici directement le résultat final, sous différents angles :

2014-07-10_art_nouveau_comb_2.jpg
Allez, on va dire que le prochain sera sculpté des deux côtés ! :P
2014-07-10_art_nouveau_comb_3.jpg
Je suis content d'avoir réussi à affiner les dents autant que je voulais.
2014-07-10_art_nouveau_comb_4.jpg
(J'avoue, là je l'ai fait voler comme un vaisseau spatial en faisant "Fssshhoouuuu !")

Pour parachever le tout, je l'ai offert sur du velours, dans une jolie boîte noire.

2014-07-10_art_nouveau_comb_box_1.jpg
Boîte faite sur-mesure, à partir du carton du Dremel. Jusqu'au bout, tout se recycle :)
2014-07-10_art_nouveau_comb_box_2.jpg
La vraie touche finale !